voyant pas un parricide, dit qu’elle aimeroit
mieux les voir morts que dépouillés de leurs
couronnes. Cette réponse devient le signal
du crime. Clotaire égorge de sa propre main
les deux aînés. Le cadet, dérobé à sa fureur,
fut caché dans un couvent, et on l’honore
sous le nom de S. Cloud. Des frères unis
pour un affreux attentat ne pouvoient l’être
par une solide amitié. L’intérêt les divisa dans
la suite jusqu’à les armer l’un contre l’autre.
Perfidie de Thierri.Thierri, avec de plus grandes qualités que Clotaire et Childebert, ne se montra pas plus vertueux. Il avoit aidé le roi de Thuringe Hermanfroi à dépouiller son frère Baldéric. Hermanfroi refusa de lui faire part de cette dépouille, comme il en étoit convenu, et fut la victime de son infidélité. Le roi d’Austrasie l’ayant vaincu avec le secours de Clotaire, et l’ayant fait périr par trahison, tendit des embûches à Clotaire même, qui eut le bonheur de lui échapper. Il mourut, et laissa l’Austrasie à Théodebert son fils, l’un des plus grands princes de son siècle.
Les François s’emparent de la Bourgogne.
Les rois de Paris et de Soissons, qui se jouoient des droits du sang et de la nature, voulurent s’emparer des états de Théodebert. Celui-ci, déjà respectable par ses exploits, prévint leurs desseins. N’ayant plus rien à craindre de ses oncles, il s’unit à eux pour détrôner Gondemar, roi de Bourgogne. Une bataille rendit les trois princes maî-