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François II.


qu’is n’en avoient eu sous le dernier règne : enfin celle des Montmorencis, dont le chef, par ses longs services et par sa dignité de connétable, se croyoit en droit de prétendre à tout.

Catherine de Médicis.La reine mère, Catherine de Médicis, princesse d’un génie souple et artificieux, d’une politique digne de Machiavel ; tellement maîtresse de ses sens, qu’elle avoit eu tous les dehors de l’amitié à l’égard de la duchesse de Valentinois sa rivale, balança d’abord entre ces différens partis. Elle se déclara bientôt pour les Guises, qu’elle haïssoit, mais dont elle crut avoir besoin. François II avoit mis à la tête du gouvernement le duc de Guise et le cardinal de Lorraine. Le connétable de Montmorenci fut disgracié, et le roi de Navarre adroitement éloigné de la cour.

Les protestans disposés à la révolte.Si d’une part, il étoit impossible de concilier tant d’intérêts opposés ; de l’autre, en offensant des hommes illustres, on s’attiroit de redoutables ennemis. Le prince de Condé, aussi vif, aussi entreprenant que son frère étoit flegmatique et irrésolu, ne tarda point à comploter avec Coligni et d’Andelot, neveux du connétable, partisans déclarés du calvinisme. C’est à Coligni qu’on attribue le projet de soulever les protestans. Tout les portoit à la révolte. Les exécutions ne discontinuoient point. Un in-