quisiteur exerçoit encore l’autorité du tribunal sanguinaire que la nation détestoit.
Supplice d’Anne du Bourg.Anne du Bourg, conseiller-clerc au parlement de Paris, magistrat distingué par sa naissance, ses mœurs et son intégrité, venoit d’être pendu et brûlé à la grève comme
hérétique. Sa mort avoit paru un martyre.
L’enthousiasme et le désespoir échauffoient
violemment les esprits. L’expérience prouva
bientôt que les Guises, en affectant pour la
religion un zèle trop rigide, n’avoient bien
entendu ni leur intérêt, ni celui de la religion même.
La fameuse conjuration d’Amboise fut le premier fruit de la haine qu’ils inspiroient. Un gentilhomme Périgourdin, nommé la Renaudie, en étoit le chef ; le prince de Condé, sans paroître, en étoit l’âme. Plusieurs corps de protestans, conduits par de braves capitaines, dévoient se rendre de différentes provinces à Amboise où étoit la cour, enlever le roi et les Guises, arracher un édit pour la liberté de conscience, et faire passer entre les mains du prince de Condé toute l’autorité du ministère. Le secret de la conspiration fut heureusement trahi par un avocat, nommé Avenelles, à qui la Renaudie eut l’imprudence de le confier. Aussitôt le duc de Guise est fait lieutenant général du royaume. Il prend des mesures admirables pour laisser éclater le