vieux cardinal de Bourbon encore prisonnier, qu’on proclama quelques mois après sous le nom de Charles X.
Avantages des ligueurs.L’armée royale, forte de trente mille hommes au commencement du siège de Paris, diminuoit considérablement tous les jours. Les désertions fréquentes, la retraite d’une foule d’officiers qui demandoient leur congé, le manque d’argent, les scrupules
des catholiques, la défiance des huguenots, tout contribuoit à l’affoiblir. Henri IV leva le siège, et se retira vers Dieppe, n’ayant plus que cinq à six mille combattans. On
délibéra dans le conseil s’il passeroit en Angleterre ; tant les ligueurs avoient de supériorité. Mayenne le poursuivoit avec une
armée trois ou quatre fois plus nombreuse
que la sienne. Il se vantoit déjà d’une victoire infaillible. Le Béarnois (c’est le nom que la ligue donnoit au monarque) ne pouvoit, disoit-il, lui échapper, à moins de
se jeter dans la mer. Le péril étoit effrayant ; mais Henri n’en redoutoit aucun.
Mayenne battu par Henri IV.La bataille d’Arques confondit les espérances des rebelles. Il les défit avec sa petite armée [1]. Ce fut en partie la faute du duc de Mayenne, trop lent dans ses opérations,
- ↑ Après cette bataille, Henri IV écrivit à Crillon, Pends-toi, brave Crillon, nous ayons combattu à Argues, et tu n’y étois pas.