Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AU PACIFIQUE


1"5


nouvelles ni de l’un ni de l’autre, et, le soir, nous Unmes conseH ensemble sur le parti qui nous resterait à prendre si nous étions abandonnés à nos propres ressources. L’homme avait remporté toute la viande qu’il avait eu l’intention de nous offrir, et notre provision de pemmican baissait déjà. Ce fut donc avec un vrai soulagement que, le lendemain matin, nous vtmes arriver le coupable Chasseur accompagné par le Loup et par son fils, et ramenant une nouvelle charge de viande d’élan. Le père et le fils n’avaient atteint leur demeure que longtemps après que le Loup y était arrivé, dans la nuit, et se trouvant de fait trop épuisés pour së remettre immédiatement en route. Ktnémontiayou était plein de repentir ; il nous prenait les mains avec ferveur, et s’écriait qu’il avait été. namouya couiousk, namouya couiousk,. (non droit), c’est-à-dire qu’il avait eu tort ; mais il nous assurait que c’était la première fois de sa vie qu’il avait agi aussi grossièrement et que cela ne lui arriverait jamais plus. Nous fimes volontiers la paix et tout se trouva de nouveau rasséréné.

Nous étions parvenus au commencement de février et nous n’attendions pas le retour de La Ronde et de Bruneau avant un mois. Or la diminution de nos provisions exigeait que nous fissions une autre chasse aux bisons dans les plaines. En conséquence nous résolùmes de partir le lendemain pour aller quérir la viande que nous avions été obligés de laisser dans une cache. Quant à Milton, Cheadle refusa positivement de lui permettre de s’exposer de nouveau aux rigueurs du climat, qui l’avait si fort éprouvé auparavant ; mais ce fut avec peine qu’on le fit consentir à garder la maison ou plutOt à prendre, pour quelque temps, ses quartiers d’hiver chez nos voisins les Indiens.

Le dix février, Cheadle partit donc avec le Chasseur et son fils emmenant avec lui deux tratneaux il. chiens. L’ancienne trace s’était effacée, si bien qu’en pleine campagne on ne pouvait plus la distinguer. Il fallut donc recommencer à fouler la voie 10