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DE L’ATLANTIQUB


une joie bien vive que Milton les reçut. Il avait passé les derniers jours tout seul, dans l’inquiétude, guettant le retour de ses amis absents depuis douze journées. Comme nous avions à pr_sent assez de viande, nous restâmes tous les deux au logis, attendant de jour en jour le retour de nos gens envoyés à la Rivière Rouge. Deux mois s’étaient écoulés depuis leur départ. C’était l’espace de temps qu’ils avaient jugé nécessaire pour leur voyage ; mais nous avions toujours compté qu’ils le dépasseraient.

Nous nous occupâmes en les attendant à chasser dans le voisi. nage immédiat, au fusil et à la trappe. Quelquefois nous recevions la visite du Chasseur et de Miscouépémayou, qui ne man. quaient pas de nous apporter une bonne provision de viande chaque fois qu’ils tuaient un élan. Ce changement nous semblait délicieux, comparé à notre denrée ordinaire de bison coriace, qui faisait notre seule nourriture, avec quelque conserve végétale.de CholIet, dont nous ne nous servions qu’aux plus grands jours de féte. Beaucoup de notre temps était pris par les soins domestiques. Milton s’était adonné à l’art culinaire et s’en acquIttait avec autant de talent que de succès ; son mérite était mis àde graves épreuves pour produire une variété de plats avec les maigres ressources dont il avait la disposition. Cheadle était le scieur de bois du ménage et le porteur d’eau, ou plutôt le fondeur d’eau et de nèige.

Cela dura ainsi assez longtemps d’une façon tolérable. À la fin

pourtant notre petite demeure s’était si fort encombrée par les amas de copeaux, d’éclats de bois, de débris de toute espèce, et si mal ordonnée par suite de l’habitude que nous avions d’abandonner là tout objet dont nous nous servions sans le. remettre en place, que nous arrivions à peu près à ne plus pouvoir nous livrer aU1 travaux du ménage. TI faut bien noter que le balayage était malaisé puisque nous n’avions pas de balai et que le niveau de notre plancher était d’environ deux pieds au-dessous du sol extérieur. Cependant nous prImes la résolution d’instituer un