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Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/259

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est, à notre avis, une des plus merveilleuses qui existe au monde. Aussi loin que l’œil peut atteindre, au nord, au sud, à l’ouest, les montagnes s’élèvent par-dessus les montagnes ; la plupart, couvertes de neige, ne sont séparées que par des vallons très-étroits, et elles ont l’air de s’étendre jusqu’au Pacifique.

Nous venions de traverser la chaîne principale des Montagnes Rocheuses ; nous étions certainement dans la Colombie Britannique, et pourtant, à notre grande surprise, nous nous trouvions encore au beau milieu des Montagnes Rocheuses. En réalité, les montagnes, qui, des prairies du côté oriental, paraissent s’élever comme une muraille, se prolongent jusqu’à l’océan occidental. Le contraire exact de cette vue n’est aperçu que des Monts Chauves[1], en Caribou. M. Fraser, de Victoria, qui avait visité les Andes et les Himalayas, nous a assuré qu’il n’a rien vu de comparable à ces centaines de milles de montagnes qui existent dans la Colombie Britannique[2].

Le pâturage était en cet endroit bon pour les chevaux, et nous résolûmes d’y rester une journée que nous emploierions à faire sécher nos approvisionnements et à recueillir tous les renseignements que les Chouchouaps pourraient nous donner, concernant la suite de notre voyage. Les Indiens nous apportèrent en grande quantité ce qu’ils appelaient des poires : ce sont des espèces de poires sauvages, sorbes ou cormes, que nous échangeâmes contre quelques aiguilles et du fil. Ce fruit vient sur un arbuste qui a deux ou trois pieds de haut et dont les feuilles ressemblent à celles du poirier. Les gens de la Baie de Hudson assurent que, partout où pousse cet arbuste, le blé peut être avantageusement cultivé. Les fruits qu’il porte ont à peu près la grosseur du cassis et la forme de la poire ; leur goût est exquis. Ils sont fort recherchés des deux côtés des montagnes par

  1. Voir au chapitre xix. (Trad.)
  2. Peut-être cent vingt-cinq lieues en ligne droite à partir des montagnes qui sont à l’est de l’Athabasca jusqu’à celles qui sont à l’ouest du Fraser. (Trad.)