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AU PACIFIQUE.


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des bas-fonds ; la façon dont les Indiens le prennent suffit à donner une idée du nombre extraordinaire qui compose les bancs de ces poissons. Le fleuve en est alors littéralement encombré. Le p_cheur descend dans son canot, portant une longue -perche armée aux deux bouts de pointes fort affinées etformant des espèces de râteaux. Tout assis, il la plonge dans l’eau de chaque cOté alternativement, comme si c’était une pagaie ; et, à chaque coup, il rapporte une rangée de houlicans empalés sur les dents de 80n outil. Trois nouvelles espèces de saumons remontent l’une après l’autre le Fraser, en été et en automne ; l’hiver en amène une sixième variété dans les havres et les baies du littoral. Nous avons vu des saumons de quinze à vingt livres pris dans le havre de San Juan au mois de décembre. Chaque saison de l"année a donc son espèce de saumon. La truite est abondante dans les rivières des montagnes et dans les lacs. L’esturgeon hante les profondeurs du Fraser. L’entrée Burrard a des bancs d’huftres très-productifs. En un mot, tous les bons aliments que la p_che peut procurer à l’homme se ren.contrent dans cette région déjà si favorisée.

La richesse et l’étendue de ses pâturages, la sécheresse de.son sol et de son climat, permettent à la Colombie Britannique d’assurer de grands profits à l’éleveur de bétail. Cependant il y a des inconvénients ; entre autres, l’immense étendue de terre qui serait nécessaire à chaque herbager. Le pays n’a pas d’autre herbe que le bunch-grass. Ce gazon couvre les terrasses du Fraser, ainsi que les ondulations et les flancs des montagnes dans la région centrale. Poussant en touffes distinctes, particularité d’où il a tiré son nom i, il tient trop peu par ses Tacines grêles.au sol léger et poudreux qui le produit. Les chevaux et les bétes à cornes en arrachent beaucoup en paissant ; les Mtes à laine.tondent de si pr_s cette plante délicate, que souvent elle ne


1. Bufld&-grGl8, signifie litteroilement galOll ci rouffe. (Tt’IId.)


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