Aller au contenu

Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/372

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Californie est peut-être le pays le plus riche du monde. Possédant tous les minéraux utiles ou précieux en une quantité presque inépuisable, excepté le charbon de terre qu’on n’y a pas encore trouvé, elle a en outre un sol d’une fertilité extraordinaire. Les montagnes y sont d’or et d’argent ; les vallées y rappellent la terre de Gessen. Le blé y vient avec une abondance sans pareille. Le grain tombé de l’épi, lors des récoltes, y produit une ou deux autres moissons qu’on appelle les levées volontaires, venues sans le travail de l’homme. Des fruits de toute espèce, depuis les pommes, les poires et les raisins des climats tempérés, jusqu’aux pommes de pin et aux bananes des tropiques, y mûrissent en perfection. L’avoine y pousse d’elle-même sur les penchants de la Sierra Nevada ; et, dans les plaines alluviales, outre les céréales ordinaires, on récolte le maïs, le tabac et le colon.

Il en est bien différemment de la Colombie Britannique. Nous admettons qu’elle égale la Californie en richesse minérale ; mais comme elle n’est pour ainsi dire que l’extension des Montagnes Rocheuses jusqu’au Pacifique, qu’une mer de hauteurs, qu’une terre de montagnes et de forêts avec des gonflements caillouteux et des terrasses couvertes de bunch-grass, l’agriculteur y cherchera en vain de riches vallées alluviales. Aucune colonie n’a été plus mal décrite qu’elle.

Jadis, lorsqu’elle n’était qu’une réserve pour les animaux à fourrure qu’exploitait la Compagnie de la Baie de Hudson, ce pays était représenté comme ne valant guère mieux qu’un désert ravagé par les bêtes fauves, dont les hurlements retentissaient partout ; où des animaux vorace et à moitié affamé faisaient une guerre éternelle à une population de sauvages éparpillés et mourants de faim ; où le froid dépassait celui des pôles et la sécheresse celle du Sahara. » Enfin, pour employer les expressions du Chancelier de l’Échiquier dans la Chambre des Communes, il y a quelques années, « ces territoires étaient entourés de glaces et de brumes perpétuelles ; l’infortuné qui aurait l’imprudence