d’une ligne de bateaux à vapeur entre San Francisco et Hongkong.
Victoria, avec le magnifique havre d’Esquimalt, a des avantages considérables sur San Francisco, car les mines de charbon de l’île Vancouver[1] sont les seules qu’on connaisse sur le littoral du Pacifique dans l’Amérique du Nord. En outre, Victoria n’est qu’à six mille cinquante-trois milles de Hongkong, c’est-à-dire à environ vingt et une journées de bateau à vapeur ; et, si un chemin de fer était construit d’Halifax jusqu’à quelque endroit dans la Colombie Britannique, le voyage entier de Southampton à Hongkong ne prendrait que trente-six jours, c’est-à-dire quinze ou vingt journées de moins qu’il n’en faut en passant par Suez[2].
Dans le temps où nous vivons, lorsqu’il est question de former des colonies anglaises de l’Amérique du Nord, une confédération, et que nos rapports avec les États-Unis nous donnent quelque inquiétude, ce sujet acquiert un intérêt plus pressant et plus vif.
L’heure semble être venue où la Compagnie de la Baie de Hudson doit être abolie. Elle a rendu service par le bon gouvernement qu’elle a maintenu dans les territoires qu’on lui avait concédés ; c’est là sa gloire, si on la met en comparaison avec les compagnies américaines ; mais elle doit partager le sort de tous les grands monopoles auxquels elle a survécu. Déjà lord Wharncliffe a porté cette question devant la Chambre des Lords, en proposant la formation du territoire nord-ouest en colonie séparée et en demandant si l’on avait pris à cet effet quelque mesure. Il va sans dire que le gouvernement n’avait rien fait et qu’il n’a pas semblé être disposé à faire davantage.
Pour trouver vers le nord-ouest un passage par mer, on a sacrifié des millions de francs et des centaines d’existences. Une fois