Page:Milton - Samson agoniste, 1860, trad. Avenel.djvu/50

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SAMSON.

Soyez moins obscur, les jours de mes énigmes sont passés.

LE CHŒUR.

Ne t’attends plus à une voix séduisante et ne redoute plus les amorces des paroles emmiellées. Plus rude est la langue de celui qui vient ici ; je le reconnais à sa marche, c’est Harapha, le géant de Gad. Son regard est altier, comma la masse de son corps colossale et imposante. Vient-il avec la paix ? Quel vent nous l’a apporté. Ici les conjectures sont plus difficiles qu’elles ne l’étaient avec la brillante Dalila, alors que je la vis se glisser dans ce chemin ; sur son Vêtement je vois la paix et sur son front le défi.

SAMSON.

Que ce soit la paix ou la guerre c’est pour moi le même homme.

LE CHŒUR.

Bientôt nous connaîtrons ce qu’il porte avec lui ; en ce moment il arrive.

(Entre Harapha.)
HARAPHA.

Samson, je ne viens pas ici, comme ceux-ci peut— être, m’apitoyer sur ton malheur ; si je le regrette, ce n’est point, je dois le dire, dans une pensée amie. Je suis de Gad, les hommes m’appellent Harapha ; mon sang est aussi illustre que celui d’Og, d’Enac et des vieux