sa mère, qu’elle serrait dans ses bras, pour lui peindre sa joie de la liberté qu’elle lui avait accordée la veille, et lui dérobant quelques caresses :
— Ah ! maman, que tu es belle, ce n’est que d’hier que je connais tes charmes ; le respect, jusqu’à présent, m’inspirait plus de crainte que d’amour ; depuis que tu m’as associée à tes plaisirs, mon âme nage dans l’ivresse, et je sens qu’il me serait plus doux de t’en procurer que d’en recevoir, même de l’homme le plus séduisant ; tiens, regarde l’effet du baiser que je viens de prendre sur ton beau sein.
— J’en éprouve un pareil, ma chère enfant, mais…
— Quoi, mais ?… qui nous empêche de profiter de nos désirs mutuels ?
— Et nos règlements ?
Elle instruisit Laure de la nécessité de ne dérober aucuns plaisirs à la vue de la société…
— Eh bien ! maman, descendons, nous leur dirons ce que nous allons faire, qu’ils soient les témoins s’ils veulent ; mais je jure que je ne recevrai de caresses et n’en ferai à personne avant de t’avoir fait partager mes transports.
Valbouillant et l’évêque arrivèrent alors. Laure leur déclara ses intentions, et comme je survenais avec Mme Valbouillant et Babet, je me hâtai de presser la maman de céder aux transports de sa fille, pour se rendre ensuite aux vœux de la société.
— Eh bien ! maman, que tardons-nous ? Viens sur ce sofa.
Comme elle hésitait :