Page:Mirabeau - L’Ami des hommes, ou Traité de la population, 1759, t1.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
289
Suite des Mœurs & Usages.

le siècle des oppresseurs particuliers est passé ; mais celui de la fraude, du vol & du tour de bâton pourroit prendre la place.

Je ne crois donc pas que les grandes Villes soient aussi destrucives pour l’humanité que M. Hume paroît vouloit l’établir, pourvu néanmoins qu’elles ne soient que le goût du superflu des campagnes, & s’il se peut même, qu’elles se repeuplent aux dépens de l’étranger. Ce n’est pas que je ne pense, comme lui, que les grandes Villes sont un gouffre énorme pour la population, & c’est-là le principe de ce flux perpétuel d’étrangers vers la Capitale des nations dominantes, dont ce sçavant Anglois a rassemblé les traces dans son Traité de la Population. Mais sans m’engager dans une dissertation & des citations à cet égard où je ne pourrois être que son copiste, examinons seulement Paris dans ce sens-là.

Population de Paris vient à rien. La légèreté de la Nation fait que les possesseurs précaires, dont parle M. Hume dans l’endroit de