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Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/139

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vins-je ! ô ciel, que devins-je ! Elle était belle comme un ange, et de la beauté la plus touchante… J’oubliai jusqu’au motif qui m’amenait ; elle me tendit la main, en s’informant de ma santé ; je baisai cette main avec un feu, une ardeur… L’abbesse soupira… Un soupir fut ma réponse… Nous étions seuls ; ses yeux à demi-clos, ses longues paupières abattues, le gonflement, la palpitation d’un sein d’albâtre que couvrait encore un voile opportun, tout semblait m’enhardir… Hélas ! j’étais timide. Julie ! Julie ! ainsi jaillirent les premiers transports de nos feux… Je me jetai à ses genoux ; mes lèvres brûlantes couvrirent cette main que je n’avais pas quittée, que l’on ne s’était pas efforcé de m’arracher… Dieu ! elle se pâme… elle se meurt… Le premier mouvement m’emporte… je m’écrie… Ses femmes arrivent… Des sels, des