Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/265

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son amour pour le perdre ; je l’ai animé contre toi ; je savais que je ne t’exposais que faiblement ; il m’avait offensée autrefois, en me préférant une rivale… Je suis vengée… Je l’entendais à peine. Devenu plus calme, je m’évanouis, et je me retrouvai dans mon lit au milieu de mes gens.

Long-temps je suis inconsolable ; absorbé dans ma douleur, je fuyais les humains. L’image de mon ami succombant sous mes coups, me suivait sans cesse ; je me refusais à toute distraction ; je mourais lentement, j’invoquais le tombeau.

Dans la même maison, mais dans un corps-de-logis séparé du mien, la femme d’un colonel vivait très-retirée ; jusques-là je lui avais rendu quatre fois par an les simples devoirs de l’honnêteté. Ma vie trop dissipée, le genre auquel je m’étais livré ne m’avait pas