Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/277

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par la douleur. — Son accent sévère, mais touchant, pénètre mon cœur ; je me précipite à ses genoux, sans le connaître, je l’embrasse… Ô, qui que vous soyez, ayez pitié de moi, laissez-moi revoir mon amante ; j’invoque cette seule grâce… Hélas ! ne puis-je obtenir une mort plus douce auprès d’elle ? — Relèves-toi, me dit-il en pleurant… Jeune insensé, tu précipite au tombeau ma douloureuse vieillesse. Que t’avais-je fait ! jusqu’ici rien n’a souillé mes cheveux blancs ; tu livres mes derniers jours à la honte, au désespoir. Déjà ton funeste amour me coûte mon fils et ma fille ; l’un était mon soutien, et l’autre mon bonheur. — Vous, son père… Ô dieux !… vieillard infortuné, prenez ma vie ; je ne désavouerai pas mon amour, et puissiez-vous en vous vengeant me réunir à mon amante. —