Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/278

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J’ai tout perdu, je pourrais t’imputer tous mes maux, mais je n’ai pas le cœur d’un barbare, et je ne puis ni ne veux te haïr… (Mes cris, mes gémissemens sont ma seule réponse)… Eh ! quoi, c’est donc à moi de te consoler. Calmez-vous, jeune homme trop malheureux ; Euphrosie… — Eh bien ! mon père… j’attends à vos genoux mon arrêt… — Euphrosie respire encore. — Elle respire. Ô dieux ? laissez-moi… Courons… (Je m’arrête avec le sang-froid et l’égarement du désespoir) mais non, elle n’est plus ; vous me flattez encore pour savourer plus long-temps votre vengeance… À ces mots, mes forces m’abandonnent, je tombe sur un fauteuil, une stupeur mortelle s’empare de moi, j’ai les yeux ouverts, et je ne vois rien.

Le père d’Euphrosie daigne me pren-