Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité ou Ma Conversion, 1801.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 59 )

Tout favorisait mes feux ; la beauté du jour, dont les rayons amollis par une gaze diaphane, attendrissait pour nous les objets, le printemps, son influence, l’innocence de Julie, mon expérience qui l’échauffe pour la détruire, des tableaux lascifs que je lui applique d’une manière plus lascive encore ; des vœux prononcés à ses pieds, reçus par sa tendresse… Les désirs nous animent l’un et l’autre ; un tact assuré, et qui ne me trompa jamais, redouble ma hardiesse ; déjà la bouche de Julie est en proie à ma bouche qui la presse ; son sein trop soulevé s’irrite contre les rubans qui le retiennent… Nœuds odieux ! disparaissez… Des larmes coulent de ses yeux, je les sèche, par mes baisers, son haleine s’embrâse, le feu de nos cœurs s’exhale et se répand dans nos poitrines brûlantes ; nos âmes se confondent… J’entreprends davan-