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LE RIDEAU LEVÉ


OU


L’ÉDUCATION DE LAURE





LAURE À EUGÉNIE


Loin de moi, imbéciles préjugés ! il n’y a que les âmes craintives qui vous soient asservies ! Eugénie, accablée d’ennui dans sa solitude, exige de sa chère Laure ce petit amusement tendre : il n’y a plus rien qui puisse me retenir.

Oui, ma chère Eugénie, ces moments délicieux, dont je t’ai quelquefois entretenue dans ton lit ; ces transports des sens, dont nous avons cherché à répéter les plaisirs dans les bras l’une de l’autre ; ces tableaux de ma jeunesse, dont nous avons voulu réaliser la volupté, eh bien ! pour te satisfaire, je vais,