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KADÉHSCH.



La puissance des lois dépend presque uniquement de leur sagesse, et la volonté publique tire son plus grand poids de la raison qui l’a dictée. C’est pour cela que Platon regarde comme une précaution très-importante de mettre toujours à la tête des édits un préambule raisonné, qui en montre la justice en même temps qu’il en expose l’utilité.

En effet, la première loi est de respecter les lois. La rigueur des châtiments n’est qu’une vaine et coupable ressource, imaginée par des esprits étroits et de mauvais cœurs, pour substituer la terreur au respect qu’ils ne peuvent obtenir. Aussi est-ce une remarque universelle, et non démentie par la plus vaste expérience, que les supplices ne sont nulle part aussi fréquents que dans les pays où ils sont terribles ; de sorte que la cruauté des peines désigne infailliblement la multitude des infracteurs, et qu’en punissant tout avec la même sévérité, l’on force les coupables, qui le plus souvent ne sont que les faibles, à commettre des crimes pour échapper à la punition de leurs fautes.

Le gouvernement n’est pas toujours maître de la