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NOTES SUR

dique Abigaïl, femme de Narbal, qui lui inocule la v… (malum)[1]. Le saint homme de roi accolait en même temps plusieurs autres concubines et femmes de Jérusalem, auxquelles il fabrique des enfans, ce qui ne l’empêche nullement d’enlever la sensible Bethsabée, femme du brave Urie, qu’il épouse après avoir fait assassiner son mari dans les combats[2], afin sans doute qu’il n’y eût plus de vestige de fornication. Dans sa vieillesse, il se réchauffe, faute de bassinoire, dans les bras de la jeune Sunamite, et ne la déflore pas : Non cognovit eam[3]. Tel père, tel fils, dit le proverbe, et les enfans de David le justifient : son fils Ammon brûle d’une flamme incestueuse pour sa sœur Thamar, et sur le perfide conseil de son cousin germain Jonadab, il la viole au moment qu’elle lui présente un potage apprêté de sa propre main ; puis il la renvoie fort brutalement. Absalon, irrité de l’outrage insultant fait à sa sœur, saisit, deux ans après, l’occasion d’un splendide festin, au milieu duquel il immole Ammon, en présence de ses autres frères, qui fuient épouvantés[4]. Ce fratricide met ensuite le comble à ses forfaits en couchant publiquement avec toutes les concubines de son père[5].

Si nous descendons jusqu’au troisième Livre des Rois, nous voyons le type de la sagesse, le fils de l’adultère Bethsabée, Salomon enfin, dont la haute sapience avait acquis si haute renommée dans l’Orient, participer à l’humaine faiblesse et rouler dans son palais sur sept cents épouses et trois cents concubines, dont « les nez ressemblaient à la tour du mont Liban qui regarde du côté de Damas[6] ; les yeux à ceux des colombes[7] ; les tétons à des faons de

  1. I. Reg., cap. XXV, v. 35, 40.
  2. II. Reg., cap. XI, v. 2, 4, 17.
  3. III. Reg., cap. I, v. 4.
  4. II. Reg., cap. XIII, v. 8 à 30.
  5. Ibid., cap. XVI, v. 22.
  6. Cant. VII, v. 4.
  7. Cant. I, v. 14 ; IV, v. 1.