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EROTIKA BIBLION

On couchait avec sa tante[1], avec sa bru[2], avec sa belle-sœur[3] : ce n’était là que peccadilles ; enfin on jouissait de sa propre fille[4].

Les hommes se polluaient devant la statue de Moloch[5], puis on trouva que cette semence inanimée n’était pas digne de la statue ; on finit par lui offrir en sacrifice l’enfant tout venu.

Les hommes se servaient de femmes entre eux[6], comme les pages du Régent.

Ils usaient de toutes les bêtes[7] ; et le beau sexe se faisait servir par les ânes, les mulets, etc.[8]. Ce qui était d’autant plus malhonnête, que l’on paraissait avoir formé la tribu des prêtres de manière à intéresser les femmes mal pourvues. On ne recevait point lévites les boiteux, les bossus, les chassieux, les lépreux ; ceux qui avaient le nez trop petit, tors, etc. ; il fallait un beau nez[9].

On voit par cet échantillon ce qu’étaient les mœurs du peuple de Dieu ; il est certain qu’on ne peut les comparer à nos manières. Mais il ne me paraît pas que, d’après cette esquisse d’un parallèle qu’on pourrait pousser beaucoup plus loin, il y ait tant à se récrier sur ce qui passe de nos jours.

Les esprits forts ne sont guères moins exagérateurs,

  1. Lév., v. 12.
  2. Ibid., v. 15.
  3. Ibid., v. 16.
  4. Ibid., v. 17.
  5. Ibid., v. 21 : « De semine tuo non dabis idolo Moloch, » et chap. XX, v. 3 : « Quia polluent sanctuarium. »
  6. Ibid., chap. XVIII, v. 22 : « Cum masculo coïtu fæmineo. »
  7. Ibid., v. 23 : « Omni pecore. »
  8. Ibid. « Mulier jumento. » Et l’on sait que dans l’Écriture Sainte, jumentum veut dire bêtes d’aides : adjuvantes ; d’où jument.
  9. Ibid., chap. XXI, v. 18.