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À LA PRINCESSE DÉFUNTE

Vous autres, belles Princesses de légende
que la Mort coucha sous des linceuls de prix
avec des mots magiques et des offrandes ;
vous autres dont les hommes furent épris,
belles Princesses aux doigts tendres,
aux cils recourbés, aux cheveux longs et doux,
aux fronts couronnés de guirlandes,
je ne saurais pleurer sur vous.

Je pleure, et vous entendrez ma plainte,
sur l’âme d’enfant, Princesse de clarté,
qui fut en moi vivante, ardente et sainte !
Dans sa voix chantait ce qu’on n’a pas écouté,
son front portait aussi des guirlandes frêles,
elle se fiançait aux matins d’été,
et ses cils recourbés battaient comme des ailes
d’hirondelle…

Elle était amoureuse de mille chimères blondes,
de tous les rêves qui dansent des rondes,
de cet immobile cortège tremblant
des étoiles se mirant dans l’onde…
Mais un vent glacé soufflait, violent !