Page:Mirbeau - À cheval, Messieurs, paru dans L’Aurore, 05 janvier 1899.djvu/8

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Et s’enflammant :

— Oui, notre dictionnaire… répéta-t-il. Car nous en avons assez de cette agitation malsaine qui trouble le pays jusque dans les moelles, de cette agitation funeste que la Vérité et la Justice entretiennent si sauvagement, en dépit de toutes les paroles conciliatrices, et de tous les actes pacificateurs que nos braves alliés antisémites et nationalistes ne cessent de prodiguer, avec quelle abnégation chrétienne, avec quelle charité apostolique !… Croyez-moi… Il est temps que les vrais intellectuels se lèvent pour répudier, une fois pour toutes, la Justice et la Vérité, dont les germes empoisonnés ont vite détruit