Page:Mirbeau - Ça les embête, paru dans l’Écho de Paris, 8 décembre 1890.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en pompier… Enfin, vous voyez l’idée… il y avait une action… une action originale et vivement menée… Qu’est-ce que cela eût coûté à Becque d’introduire ces menus changements dans sa pièce ?

Deuxième critique

Sans doute !… De cette façon, tout s’éclaire… Mais il eut fallu que Becque fût un homme de théâtre… Et, retenez bien ceci… Becque n’est pas un homme de théâtre… Il ne soupçonne pas ce qu’est le théâtre…

Premier critique

Et puis quel besoin de provoquer le public, par des inconvenances… de jeter à la tête d’une salle qui se respecte, le mot cocu ! C’est abominable !

Deuxième critique

C’est honteux !…

Premier critique

Le mot est dans Molière, c’est vrai… Mais Molière est Molière… Ça ne se discute pas…

Deuxième critique

Les amis de Becque nous disent aussi qu’il n’y a pas d’action dans le Misanthrope.

Premier critique

La belle raison ! sans doute il n’y a pas d’action dans le Misanthrope… Mais le Misanthrope est le Misanthrope… Ça ne se discute pas…

Deuxième critique

C’est évident…