traité comme un intrus de passage, n’arrivait pas jusqu’à lui.
De succès en succès, et d’amours en amours, accablé d’honneurs et ruisselant d’éloges, l’illustre Anselme Dervaux finit par échouer dans une sorte de petit boudoir que de lourdes tentures séparaient des salons. Une lampe à abat-jour rose en éclairait la solitude voluptueuse et fraîche. Il s’assit sur un fauteuil chargé de coussins et s’éventa avec son claque. Sa peau ruisselait comme les vieux murs au dégel : ses poumons congestionnés lui faisaient une respiration difficile et sans élégance. De mondanité récente, il ne pouvait pas encore s’habituer à la température surchauffée des salons. Il s’y fanait, il y fondait comme une plante des champs dans une serre chaude. Et il en résultait un désordre fâcheux dans sa tenue, des cassures humides au plastron trop empesé de sa chemise, qu’un peu de repos dans un air moins lourd devrait vite réparer. Comment donc faisaient ces hommes privilégiés pour conserver sèche leur peau et intact leur linge dans une atmosphère aussi étouffante ? Est-ce qu’il n’aurait jamais ce merveilleux tempérament de l’homme du monde que les ascensions thermométriques laissent indifférent et à qui elles n’enlèvent même pas cette fleur légère de poudre de riz par quoi un