Merci, madame… Je suis très bien… (Le mari fait à sa femme des signes de colère… Long silence).
(À Gaillon le train s’arrête. Pendant que le mari descend les paquets, la grosse dame se lève en gémissant, et s’appuie sur deux cannes. Un domestique, mi-jardinier, mi-cocher-valet de chambre vient aider à faire descendre la grosse dame qui toujours gémit.)
Oh… Prenez garde à mon bras, Hector… Oh ! Ho ! ma jambe !… Émile, fais attention à ma robe… elle traîne sur le marchepied… Ah ! Ha ! Quelle souffrance !… La, la… soutenez-moi… Doucement, Hector !… (La jolie femme s’est approchée pour prêter aide)… Merci, madame ! C’est affreux !… Vous êtes bien bonne… Doucement, donc, Hector… (À la jolie femme)… Suis-je une femme ?… Suis-je vraiment une femme ?… Ah ! Ne soyez jamais paralysée, madame !… Merci, madame !… (Le mari salue, après avoir remercié. Lentement, avec précaution, il conduit sa femme, soutenue aussi par Hector, à une petite victoria, très basse, attelée d’un gros cheval de labour. La voiture part en brinqueballant…)
(La voiture file entre les moissons, sur la route poudreuse).
Pourquoi as-tu fait toutes ces avances à cette dame que tu ne connais pas, que nous ne connaissons pas ? C’était ridicule.