Page:Mirbeau - Inquiétudes, paru dans L’Aurore, 19 septembre 1898.djvu/8

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Il se tut, et durant quelques minutes, soucieux et songeur, il sembla se livrer à un examen de conscience approfondi. Je respectai son silence.

— Voyez-vous ! me dit-il, ensuite, avec un geste découragé, et repentant… Je crois que je me suis trop emballé !…

— Il ne faut jamais regretter un mouvement spontané du cœur, prononçai-je avec solennité… Cela prouve la générosité, l’enthousiasme, la poésie ardente de votre belle nature… Ne s’emballe pas qui veut !

— Oui… Mais je crois que je me suis emballé… à faux !