Aller au contenu

Page:Mirbeau - La Pipe de cidre.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Gaudon !

Et, brusquement, M. Fleury s’emporte, gesticule et grimace.

— Je dis que le vert est laid… parce que j’en ai assez de tes tyrannies… Tu as bâti ma maison, tu as dessiné mon jardin, tu te mêles toujours de mes affaires… J’en ai assez de tes tyrannies…

— De mes tyrannies ?… souffle M. Gaudon… Mais tu es une canaille !

— Et toi, tu es un imbécile… une bête… une bête !…

— Monsieur Fleury !

— Monsieur Gaudon !

Tous les deux, visage contre visage, le poing levé, l’œil furieux, la bouche frémissante, ils s’injurient et se provoquent.

— Je vous défends, monsieur, de remettre jamais les pieds chez moi…

— Si vous osez me regarder en face… je… je…

Le lendemain, dès l’aube, M. Gaudon commençait à élever un mur entre sa propriété et celle de M. Fleury… Ils vont plaider.