bouche ouverte, yeux écarquillés, stupide… Puis, il se pencha sur le corps de Rabalan, en ayant soin de ne pas le toucher.
— Es-tu mô ?… cria-t-il… Hé ! Rabalan, es-tu mô ?…
Se relevant, il se gratta la tête, perplexe.
— Il est mô, ben su… pisqu’y n’ dit ren… Quoi qu’y va m’arriver ?… Ah ! mâtin !… Hé !… Rabalan !
Rabalan, la face contre terre, ne remua pas.
— Il est mô, mô, mô !… se dit-il, devenant tout pâle…
Alors il cassa son bâton en deux, traça un cercle autour du corps étendu de Rabalan, jeta dans le cercle les deux bouts brisés, et poussant sa vache devant lui :
— Hue ! fit-il.
Il disparut dans le bois.
Le vent s’éleva, qui fit s’envoler et tourbillonner les feuilles jaunies des arbres, et la pluie tomba, fine, oblique, cinglante et froide.
Rabalan n’était point mort… Il remua une jambe, puis l’autre, secoua sa tête, posa les paumes de ses mains, à plat, sur le sol, se redressa à demi, regarda à sa droite, à sa gauche, devant lui, derrière lui… Il semblait très étonné de ne voir personne, et de se