et nuit, il faut que je veille, avec ces braves gens et braves bêtes, sur mon domaine… Sans quoi, le diable m’emporte ! ils le déménageraient, je crois, ces gueux ! Ça n’est pas une existence !… Je ne peux plus avoir une minute de tranquillité… Tiens ! on vient de m’avertir qu’un méchant gamin de dix ans a franchi les clôtures, là-bas, et qu’il me vole mes ceps !…
— Eh bien ?
— Eh bien, je vais lui apprendre, à ce misérable, de quel bois je me chauffe !…
Et, d’un geste imposant, il me montra ses armes, ses gardes, ses dogues.
— Un gamin de dix ans ! repris-je… voyons, mon cher Porcellet… ça n’est pas très dangereux !… Et qu’est-ce que cela peut te faire qu’il cueille des ceps ?… Tu ne les mangeras pas tous, je suppose ?
— Ce que cela me fait ?… rugit Porcellet… Mais, dis donc… tu es étonnant !… Est-ce que ce bois n’est pas mon bois ?… Est-ce que ces ceps ne sont pas mes ceps ?… Non, mais je t’admire, en vérité !… Il faudrait peut-être que je nourrisse avec des ceps un petit pouilleux, un sale gosse, qui n’a même pas, je parie, un morceau de pain à manger !… Eh bien ! il va voir qui je suis… Je vais lui apprendre de quel bois se chauffe Guillaume-Adolphe Porcellet !…