Page:Mirbeau - La Vache tachetée.djvu/6

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Il a, de ce seul fait, laissé une production considérable, qu’il souhaitait voir paraître un jour en librairie (il nous l’a dit expressément), et que la vie ne lui avait pas laissé le temps de réunir pour sa publication en volumes.

On nous a fait un autre grief.

On nous a reproché de n’avoir pas établi une édition critique de ces Œuvres inédites.

On s’est appuyé sur cette affirmation, à notre sens gratuite, que « toute édition d’œuvres posthumes doit être une édition critique ».

Nombreuses sont les réponses que nous pourrions faire à cette sorte d’objection.

En voici, seulement, quelques-unes :

1o il n’y a pas si longtemps qu’Octave Mirbeau n’est plus des nôtres pour que le moment nous semble être déjà venu de consacrer nos soins à une édition de ce genre ;

2o si ces recueils de contes avaient paru un mois avant la mort d’Octave Mirbeau, personne — du fait qu’ils n’eussent pas été œuvres posthumes — n’eût songé à demander dans quels journaux ni à quelles dates ces contes avaient été publiés pour la première fois ; on ne les aurait pas moins appréciés ;

3o des posthumes de Verlaine et de Laforgue — pour ne citer que ces deux noms — ont été publiés sans dates ni références ; il n’apparaît pas que la mémoire de leurs auteurs en ait souffert ; au contraire ;