donnât à cette erreur récente un caractère aussi éclatant d’indélébilité historique.
Le 7 décembre, M. Jules Simon prononçait, à la séance publique annuelle de l’Académie des sciences morales et politiques, un fort beau discours sur la vie et les travaux de M. Caro. Je ne pouvais pas mieux tomber. M. Jules Simon est l’homme inévitable de toutes les bonnes causes ; et il s’attendrit facilement. On peut même dire que l’attendrissement est chez lui une fonction permanente et naturelle. Avec la bonne grâce spirituelle qui lui est coutumière, M. Jules Simon nous a donné de cet attendrissement une explication qui n’est pas sans ironie : c’est qu’il préside toutes les œuvres charitables, économiques, morales, maternelles, enfantines, ouvrières, bourgeoises, aristocratiques et religieuses de ce temps. C’est une carrière. On voit que son attendrissement a de quoi s’occuper ; mais il lui en reste encore pour les autres actes de la vie, qui sont des plus nombreux et des plus variés.
L’éloge de M. Caro était, pour M. Jules Simon, une occasion incomparable de se montrer dans toute la beauté de son attendrissement. Il n’y manqua pas. Après s’être attendri sur la science du philosophe spiritualiste, M. Jules Simon s’attendrit sur les vertus ignorées de l’admirable homme privé que fut M. Caro. Et pour donner à sa thèse l’autorité d’un exemple convaincant, il parla, les larmes