quelques cartouches dans leurs gibernes.
» – Voyez donc cela, monsieur, pria le prince…
« L’officier sortit. Au bout de quelques minutes, il revint, suivi d’un soldat qui portait une sorte de panier au fond duquel il avait réuni une centaine de cartouches, à peu près…
» – C’est tout ce qui reste… dit l’officier… excusez-moi.
« Le prince demanda :
» – Combien, monsieur ?
» – Dix roubles, prince.
» – Bigre ! c’est un peu cher.
» – Ah ! dame ! minauda l’officier… on n’a rien pour rien, ici…
« Et s’adressant au soldat, il ordonna :
» – Porte ces cartouches au château du prince Karaguine.
« Comme nous revenions, le prince me confia :
» – Charmant pays, n’est-ce pas ? Mais mon cher, vous auriez de quoi payer toute l’artillerie de notre petit père le Tsar… vous pourriez fort bien la remporter en France…
« Je souris :
» – Ce serait sans doute très cher.
« Et le prince résuma flegmatiquement :
» – Oh ! ça dépend des jours. »
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… « La princesse Karaguine est une femme ardente et souple, avec des yeux sauvages très beaux, et singulièrement passionnée pour les animaux. Elle