Page:Mirbeau - Les Vingt et un Jours d’un neurasthénique, 1901.djvu/20

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teur de la publicité… Parfaitement, mon vieux… À ta disposition, sapristi !…

Avec un enthousiasme amical, qui ne me toucha pas, d’ailleurs, il m’offrit ses services : l’entrée gratuite au Casino… au théâtre… un crédit au cercle… la table du restaurant, et des petites femmes…

— Ah ! nous allons nous amuser, ici !… s’écria-t-il… Et tu sais… tout à l’œil… Sacré Georges, va !… Du diable, si je m’attendais, par exemple !…

Je le remerciai vivement. Pour avoir l’air de m’intéresser à lui, je lui demandai.

— Et toi ?… Il y a longtemps que tu es ici ?

— Comme malade… depuis dix ans… répondit-il… comme fonctionnaire thermal, depuis quatre…

— Et tu es content ?…

— Ah ! mon vieux !…

Mais avant d’aller plus loin, je veux vous présenter Clara Fistule… Justement, voici un portrait de lui, que je retrouve dans mes notes.


« Aujourd’hui, reçu la visite de Clara Fistule.

« Clara Fistule n’est pas une femme, ainsi que vous pourriez le croire au féminisme de son prénom. Ce n’est pas, non plus, tout à fait un homme ; c’est quelqu’un d’intermédiaire entre l’homme et le Dieu ; un interhomme, pourrait l’appeler Nietzsche. Poète, cela va sans dire. Mais il n’est pas