Page:Mirbeau - Les Vingt et un Jours d’un neurasthénique, 1901.djvu/398

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XXII


Je ne vous dirai point par quelle suite de circonstances étranges je fus amené à recevoir, aujourd’hui, cette étrange confession, que je publie uniquement pour son grand intérêt dramatique. Je ne suis pas un dénonciateur, et j’ai toujours eu pour principe – et je m’en suis toujours applaudi – de laisser la justice se débrouiller, toute seule, parmi les crimes qu’elle est chargée de rechercher et de punir. Je n’entends pas me faire son pourvoyeur… bien au contraire… Qu’elle se débrouille donc avec Ives Lagoannec, comme avec M. Jean-Jules-Joseph Lagoffin… Il va sans dire que j’ai changé les noms de cette histoire… Précaution superflue, d’ailleurs, car l’homme qui me la conta est désormais, grâce à moi, en sûreté…

Voici donc cette confession :


Je m’appelle Ives Lagoannec. Avec un tel nom, de