Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/221

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mandations de mon ami, M. Renaudot… Une fois même, je crus devoir ajouter à ce patronage une requête des plus hauts imposés de la commune… Croiriez-vous qu’on me les a renvoyées, sans les lire !… le croiriez-vous ?… Sans les lire !… Et pourquoi ?… Parce que je suis rat de cave ?… Sans doute… mais il y a une autre raison… Monsieur, je touche au point délicat… écoutez-moi… Je ne suis pas de l’école de Belot, et ma muse ne se promène pas sur des éléphants, des zèbres, des hippopotames, des girafes, à travers des décors abyssiniens ; je ne suis pas non plus de l’école de Zola… des cochonneries, fi donc !… Et cet Augier, dont on parle tant, qu’est-ce que c’est, je vous prie ? Un bourgeois… Et ce Coppée ?… le connaissez-vous ce Coppée qui s’en va rossignoler des romances au pied des statues hongroises !… et ce Delair ?… si cela ne fait pas pitié !… Il n’y a donc pas assez de théâtres pour lui en France ! il faut qu’il déborde sur la Bel-