Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/224

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grand poète Hippolyte Dougère » !… Voilà la célébrité, la vraie, la seule… Mais comment faire ?… Voyons, monsieur, vous écrivez dans les journaux, par conséquent, vous êtes une force, vous avez de l’influence auprès des directeurs, des acteurs, vous connaissez Coquelin… Que me faut-il de plus ?… Vous n’avez qu’un mot à dire, et toutes les portes me sont ouvertes… Mais lisez Le Masque de la Mort Rouge… Vous verrez quel souffle, quelle ampleur, quelle portée sociale… Je reviendrai… Il ne se peut pas que vous laissiez agoniser le théâtre avec ce Victorien Sardou, ce… comment l’appelez-vous ?… Paillon, Pailleron…, ce Jean Aicard… Oh ! je les connais !… Je reviendrai… Et s’il faut donner ma démission, affronter la lutte… comptez sur moi… Je reviendrai… au revoir, monsieur, je reviendrai.

Hippolyte Dougère se leva. Il reprit son bâton et sa carnassière.

Je vis quelque temps, sur la route, son