Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/269

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tions impitoyables et les appétits farouches !

Et les haltes paresseuses, à l’ombre d’un vieux arbre, dans l’herbe, près d’une source où l’on s’est désaltéré, tandis que le chien se couche en rampant, les pattes allongées, les flancs haletants, la langue ruisselante de sueur ! Et les bonnes fatigues du retour, quand tombe le soir et que l’on n’entend plus qu’un coup de fusil retardataire, les rappels lointains des perdrix dispersées dans les sillons, et les mille bruissements de la nature qui s’endort.

Si j’aime la chasse qui égare l’homme rêveur, son fusil sur l’épaule, à travers la campagne, je déteste la chasse où l’on va comme à un bal, comme à une fête mondaine, la chasse où il faut des costumes élégants et des accessoires de luxe, où tout est réglé d’avance comme les comédies de salon, où l’on vous poste le long d’une allée ratissée, où l’on vous oblige à tirer sur de pauvres faisans à peine farouches, qui s’en-