Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/324

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toussant, qui, les mains croisées derrière le dos, se promenait sur le perron, de long en large, se précipita à notre rencontre. Respectueusement il aida M. Lechat à descendre de voiture.

— Eh bien ! père la Fontenelle, as-tu été chercher le vétérinaire, pour la vache ?

— Oui, monsieur Lechat.

— D’abord, ôte ton chapeau… Est-ce dans ton monde qu’on apprend aux domestiques à parler aux maîtres la tête couverte ?… C’est bien… Et qu’est-ce qu’il a dit, le vétérinaire ?

— Il a dit qu’il fallait abattre la vache, monsieur Lechat.

— C’est un serin, ton vétérinaire… Abattre une vache de cinq cents francs !… Tu me feras le plaisir, mon père la Fontenelle, de conduire la vache, toi-même, tu entends !… toi-même, au rebouteux de Saint-Michel… et tout de suite… Allons, hop, monsieur le comte !

Le vieil homme salua, et il allait s’éloi-