Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/325

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gner, quand Lechat le rappela par un psitt, comme on fait pour les chiens.

— Je permets, lui dit-il, que tu remettes ton chapeau sur la tête, et même ta couronne, si tu ne l’as pas vendue avec le reste… Décampe maintenant.

Et, se tournant vers moi, ce farceur de Lechat m’expliqua que le vieil homme était son régisseur, qu’il s’appelait authentiquement le comte de la Fontenelle, et qu’il l’avait ramassé, ruiné, sans ressources, pour le sauver de la misère.

— Oui, mon vieux, conclut-il, c’est un noble, un comte !… Voilà ce que j’en fais, moi, de tes comtes !… Oh ! elle en voit de rudes, chez moi, la noblesse !… N’empêche qu’il me doit la vie, ce grand seigneur, hein ?… Entrons…

Le vestibule était immense, un escalier monumental, orné d’une rampe à balustres de vieux chêne, conduisait aux étages supérieurs. Des portes s’ouvraient sur des enfilades de pièces, dont on apercevait les