Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/356

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le diamant, le mastic et les pointes. Albaret ne portait rien que sa casquette, qui me parut encore plus haute ce jour-là que les autres jours. Il déposa les outils sur un meuble, le mastic sur une chaise, les pointes sur la cheminée et coucha le carreau sur la table avec des précautions infinies.

— C’est ça, dit-il, nous allons poser le carreau. À dix lieues à la ronde, il n’y a pas un feignant qui pose un carreau comme moi.

Il sortit, interrogea le temps, rentra, demanda du cidre, s’attabla avec ses deux aides, puis commença avec la Renaude une conversation mêlée de bourrades joyeuses qui menaçait de n’en plus finir. Tout à coup Albaret sembla inquiet, il se leva, regarda la croisée, puis le carreau et se grattant la tête :

— Bon sens de bon sens ! s’écria-t-il, je parie que le carreau n’est pas de mesure ; il est trop petit, je parie qu’il est trop petit.

Les deux aides approuvèrent et dirent :