Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/435

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— Je te gaverai de brioches.

Alors un assassin parut.

— J’ai tué mon frère, et je pars pour le bagne, hurla-t-il.

— Je raserai les bagnes, je tuerai la justice avec la guillotine, et je te ferai gendarme.

— Le seigneur est trop riche, dit un paysan, et ses lapins dévorent mon blé, et ses renards emportent mes poules.

— Je t’installerai dans ses terres ; et tu cloueras, comme des chouettes, ses enfants aux portes de la grange.

— Le manant ne veut plus battre mes étangs, s’écria un seigneur.

— Je le brancherai aux ormes de ton avenue.

— Ah ! Monsieur, soupira une jeune fille, ces maudites colonies nous prennent tous nos galants !

— Je supprimerai les colonies.

— Je n’ai pas assez de débouchés pour mes produits ! clama un industriel.