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Page:Mirbeau - Sébastien Roch, 1890.djvu/111

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que quelque chose de la virginité de Marguerite était restée là entre les mains violatrices de cet homme.


Sur ces entrefaites, il eut une grande douleur. Le jour même qu’elle lui arriva, il avait reçu de son père une lettre à la fois désolée et ravie. M. Roch saignait beaucoup de voir les mauvaises notes et les mauvaises places de son fils ; il avait espéré mieux : « Je comprends à la rigueur, écrivait-il, que tu ne puisses en obtenir d’autres, et ce n’est pas cela que je te reproche. Il ne serait pas naturel, étant au milieu de tant de jeunes gens, nobles et plus riches que toi, que tu passasses avant eux. Il faut de la hiérarchie, et plus on l’inculque de bonne heure aux enfants, et mieux cela vaut. Si tous les hommes de France avaient été élevés chez les Jésuites, nous n’aurions plus jamais à redouter des révolutions. Le curé aussi est de mon avis, et prétend que la hiérarchie est nécessaire. Cependant, je suis très attristé, très mortifié, car j’apprends par une lettre du Père Préfet, admirable, d’ailleurs, d’élévation d’idées, que tu es un paresseux, que tu ne fais rien, que tes maîtres ne peuvent obtenir de toi un résultat sérieux. Je ne te demande pas d’être le premier de ta classe, cela ne se peut pas ; mais j’exige que tu travailles, car je m’impose des sacrifices énormes, et je me saigne aux quatre membres, et je me prive de tout, pour t’assurer une éducation supérieure… Vois pourtant ce qui t’arrive… »

Ici, M. Roch exultait.

« Me suis-je trompé quand je t’annonçais un avenir brillant ?… Tu le vois, tu vas entrer dans