Page:Mirbeau - Théâtre I.djvu/204

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clandestine… voilà ce qu’il faut… Je vous dirai comment il faudra procéder. Choisi par le comité révolutionnaire de Paris… appuyé secrètement par le gouvernement… et par une fraction du parti royaliste-bonapartiste-nationaliste-clérical… mon succès est certain…

LE MARQUIS

Alors… monsieur… ce n’est pas seulement mon nom que vous achetez… c’est mon crédit personnel… mon influence politique… et quoi encore ?

ISIDORE

Véritablement… vous me désolez, monsieur le marquis… Vous ramenez toujours les choses à un sens brutal qu’elles n’ont point… et vous rendez difficile… sinon impossible… une entente que je désire, certes… mais à laquelle je renoncerais… croyez-le… sans douleur… (Appuyant.)… J’aurais encore… pour me consoler… la belle terre de Porcellet… mon rêve…

Un petit silence.
LE MARQUIS

Mais… monsieur… si je suis bien informé… vous vous présentez aux élections avec un programme socialiste… anticlérical… contre le duc de Maugis… qui est mon ami… et dont je partage toutes les idées.

ISIDORE

Les programmes !… (Avec un geste qui rejette les choses au loin.)… Une fois nommé… les programmes sont loin… et ils courent encore…

LE MARQUIS

C’est possible… Il n’en est pas moins vrai que vous vous posez en ennemi implacable de l’Église ?…