Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/107

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l’usine… (Elle montre la porte de gauche.) Il est avec maman…

Jean

Eh bien ?…

Madeleine

Il n’y a plus d’espoir…

Jean

Le médecin est venu ?…

Madeleine

Il est venu tout à l’heure… (Un silence.) Et il ne reviendra plus… ((Un silence.) Est-ce qu’on n’a pas appelé ?

Jean

Non… (Avec un geste vers le dehors.) Quelqu’un qui chante là-bas… ou qui pleure…

Madeleine

C’est vrai… Ce n’est pas ici… (Elle se lève néanmoins, va vers la porte de la chambre, l’ouvre doucement et regarde. Revenant vers la table.) La mère semble reposer… le père s’est endormi… (Se rasseyant et reprenant son ouvrage.) Il est si fatigué !… Voilà deux nuits qu’il passe auprès d’elle… Et ce n’est que d’aujourd’hui qu’il ne travaille plus à l’usine…

Jean

Vous aussi, Madeleine, vous êtes bien fatiguée… Vous devriez vous coucher un peu… du moins, vous étendre quelques heures, sur ce matelas…

Madeleine

Il y a trop d’ouvrage en retard… et puis, il faut que