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Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/143

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pour combien de temps ?… tu viendras, de toi-même, me crier ta vengeance… Tu as raison… je ne te dirai plus rien ce soir… Repose-toi, va !… Étends-toi sur ce matelas…

Il le fait lever, le soutient.
Louis Thieux, en passant devant les petits lits, avec des balbutiements.

Ces pauvres petits… cette pauvre Madeleine… C’est vrai… ça n’est pas juste…

Jean, il le fait étendre sur le matelas.

Tâche de dormir un peu… Je voudrais te bercer comme on berce les petits enfants… Endors-toi…

Louis Thieux, indiquant la chambre.

Je voudrais l’embrasser… je ne l’ai pas embrassée…

Jean

Tu l’embrasseras tout à l’heure… Je te mènerai près de son lit… Endors-toi…

Louis Thieux

Mon Dieu !… mon Dieu !… Ça n’est pas juste… Ça n’est pas juste !…


À ce moment, la mère Cathiard entre dans le fond, une branche de lilas à la main.



Scène XIII

LA MÈRE CATHIARD, DEUX VIEILLES FEMMES, LOUIS THIEUX, JEAN
Jean lui montre la chambre. La mère Cathiard va déposer la branche, revient, traverse la scène et sort. Une autre vieille