Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/204

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Jean Roule, énergique.

Demande-lui donc ce qu’il a fait de ta femme… et de tes deux fils !

Louis Thieux, avec un grand effort.

Monsieur Hargand !… C’est vrai !… On ne peut pas… on ne peut pas vivre ! Ça n’est pas juste !…

Hargand

Tu répètes une leçon, vieille bête !… et tu ne la sais même pas !…

Jean Roule, s’avançant contre le bureau d’Hargand.

Finissons-en !… Votre réponse !…

Hargand, nettement agressif, mais se contenant encore.

Eh bien… la voici !… Car vous ne pensez pas que je vais discuter toutes vos absurdités… J’ai votre dossier — un peu tard, malheureusement — mais enfin, je l’ai !… Vous vous appelez Jean Roule ?

Jean Roule

Que ce nom soit ou ne soit pas mon nom, que vous importe ?

Hargand

Je vais vous le dire… Vous vous êtes introduit ici, avec un faux livret !

Jean Roule

M’auriez-vous embauché sans livret ? Et puis ?

Hargand, s’animant de plus en plus.

Vous avez subi, en France — je ne parle pas de