Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/236

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Madeleine

Ah ! je vous retrouve enfin !… Et je suis heureuse… Ce qui s’est passé, tout à l’heure, ce ne sont que des paroles, heureusement !… Il me faut des actes, maintenant !…

La foule

Oui… oui !… Vive Madeleine !… Vive Madeleine !

Madeleine

Ah ! ne criez pas « Vive Madeleine !… » Je ne suis pas Madeleine, ici !… Je ne suis que l’âme de celui à qui, il n’y a qu’un instant, allaient vos menaces de mort !… Criez : « Vive Jean Roule ! » Prouvez-moi que vous lui pardonnez sa violence, comme il vous a déjà pardonné vos soupçons… et vos injures…

La foule

Vive Jean Roule !… vive Jean Roule !… Vive Madeleine.

Philippe Hurteaux n’a pas crié, Il lui reste dans les traits une crispation farouche.
Madeleine, à Philippe.

Et toi, Philippe Hurteaux ?…

Philippe Hurteaux

Je… non…

Il fait un geste violent.
Madeleine, très douce.

Philippe Hurteaux !… Nous nous connaissons bien, tous les deux… Quand j’étais petite, tu aimais venir