Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/159

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je suis votre ami… (Ouvrant la porte du cabinet.) Jean… Frédéric… je m’habille… (En se retournant, il voit Courtin, un peu, redescendu.) Qu’est-ce que vous avez encore ?

Courtin, redescendant.

Il n’y a pas que ce que je vous ai dit qui m’inquiète…

Biron, s’avançant vivement.

Allons… allons… je me doutais bien… Asseyez-vous là, dans ce somptueux fauteuil…

Courtin, s’asseyant et regardant les portes de gauche.

On peut parler ?

Biron, très intéressé, s’asseyant aussi.

Mon cher… vous pouvez y aller… (Montrant les tapisseries.) Si vous saviez ce que les bergers et bergères ont entendu… vous n’en direz jamais d’aussi raides…

Courtin, après un moment.

Mon cher Biron… je vous jure… que, ce matin, je n’étais venu que sur le conseil pressant de Priou… Je ne voulais vous parler que de cette affaire de juge… rien d’autre…

Biron, attentif.

Ah !

Courtin, un peu embarrassé, d’une voix moins affermie.

Et puis, votre accueil si cordial, si chaleureux, m’encourage à plus de confiance… encore.

Biron, méfiant.

Ah !

Courtin

Ai-je tort ?

Biron, froid.

Mais non, voyons !